Dysgraphie
"Dys" vient du grec "dus" et signifie difficulté,
"Graphie" vient du grec "graphein" et signifie écrire.
La dysgraphie est un trouble fonctionnel, durable et persistant, affectant l’écriture dans l’automatisation du geste (mouvement) graphique, dans la forme de l’écriture, dans son tracé et dans sa vitesse d'exécution.
Aucun déficit neurologique, intellectuel ou éducatif n'explique la dysgraphie. Néanmoins certaines difficultés persistantes peuvent être associées à des pathologies telles qu'une IMC, un AVC ou une tumeur cérébrale par exemple.
La dysgraphie se manifeste à des degrés divers et touche environ 10% des enfants, essentiellement des garçons mais les filles ne sont pas épargnées.
En aucun cas, l’enfant, l’adolescent ou l’adulte n’est responsable de son écriture déficiente.
La dysgraphie fait partie des troubles de l’apprentissage auxquels elle est régulièrement associée. Heureusement, des solutions existent !
L’apprentissage de l’écriture est une activité complexe de motricité fine. Son apprentissage s’inscrit dans la durée et, étape après étape, les gestes graphiques sont assimilés et automatisés. Chez le profil dysgraphique, les gestes sensés s’automatiser ne le sont pas malgré les exercices et la répétition. Une situation de double tâche s'installe. Une aide ciblée est nécessaire.
Il existe différents stades dans l’apprentissage de l’écriture. Les profils dysgraphiques ne dépasseront pas le stade pré-calligraphique c’est-à-dire le premier stade d’apprentissage des gestes d’écriture qui est normalement acquis entre 8 et 10-11 ans. Sans aide ou rééducation, ils n’auront donc ni accès au stade calligraphique (stade où tracé, geste et forme d’écriture sont intégrés) ni au stade post-calligraphique (stade de personnalisation de l’écriture qui débute en général vers 12-13 ans).
On ne peut donc pas réellement parler de dysgraphie avant l’âge de 7-8 ans mais certains indices peuvent déjà inciter à la vigilance (mauvaise tenue de l’outil scripteur, douleurs, gestion visuospatiale déficiente, etc.).
Certains signes caractéristiques des troubles en écriture peuvent également apparaitre plus tard dans la scolarité (certains parviennent à compenser eux-mêmes pendant les premières années) et même à l'âge adulte suite à une pathologie ou à un accident.
Reprenant Julian de Ajuriaguerra (neuropsychiatre, un des premiers à s'intéresser à la dysgraphie et à la définir), il existe plusieurs types de dysgraphie:
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La dysgraphie maladroite, caractérisée par une écriture désordonnée, retouchée, maladroite
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La dysgraphie impulsive, caractérisée par une écriture rapide, imprécise et illisible
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La dysgraphie molle, caractérisée par une écriture négligée, déstructurée, affaissée
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La dysgraphie raide, caractérisée par une écriture crispée, anguleuse, tendue
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La dysgraphie lente et précise, caractérisée par une écriture lente, souvent une « belle » écriture appliquée et soignée
Les causes de la dysgraphie peuvent être multiples.
Par exemple :
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Une mauvaise tenue de l’outil scripteur
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Des troubles de la motricité fine
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Une mauvaise perception du schéma corporel
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Une mauvaise latéralisation
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Des troubles de la fonction tonique (hypotonie, hypertonie, …)
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Des troubles visuels ou des troubles de la coordination oculomotrice entraînant des difficultés à percevoir les lettres convenablement dans leurs particularités (si un enfant ne voit pas la petite canne inversée à droite du cercle pour le « a », il prendra la lettre pour un « o » par exemple et reproduira la forme du « o » pour le « a »)
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Des troubles de la structuration spatiale et/ou temporelle
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Des troubles de l’attention et de la mémorisation
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Des troubles des fonctions exécutives (inhibition, planification, organisation)
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Des troubles d’apprentissage DYS comme, entre autres, la dyslexie ou la dysorthographie
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Un haut potentiel intellectuel (la main va moins vite que le cerveau)
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Une crampe de l’écrivain
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Des traumatismes physiques : accident, hernie discale, …
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Des traumatismes psychologiques : séparation des parents, sentiment d’abandon, accident, harcèlement, perte de confiance en soi, trouble anxieux, comportement réactionnel (souvent à l’adolescence), …